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Première mini-romance érotique de la série She Time chez Crush éditions.

Romane, célibataire et adepte de new adult, va faire la connaissance d'Estelle, hétéro et adepte de cute romance, dans son groupe de lecture F/F. Rien ne laisse présager cette tendresse qu'elles vont développer l'une pour l'autre et qui leur fera partager bien plus que des lectures...

She Time n°01

2,69 €Prix
  • Saphine, 2023

    Collection : Pulp (FxF) 🫦

    Sous-genre : nouvelle, romance érotique

    Format : ebook, ePub

    Nombre de mots : 12908

    Niveau d'érotisme : hot 🔥 - adult only

    Univers : lecture

    Tags : sexe - hôtel - F/F - Paris - gode ceinture - sexphone - fantasme

     

  • À la recherche d’un nouveau livre pour ce soir, je décortique les chroniques de mon groupe de lecture F/F. Depuis que je suis célibataire de nouveau, et accessoirement malheureuse comme les pierres, seules les romances me permettent de m’évader. J’ai encore envie d’y croire, après tout, je n’ai que trente-deux ans. Un commentaire attire tout particulièrement mon attention, celui de Valium Fluctine — réjouissant. Il est tout aussi enthousiaste que son pseudo, mais honnête. J’ai également cet ebook dans ma bibliothèque et j’admets que je me suis ennuyée. Intriguée, j’envoie une demande en ami et retourne à la quête d’une histoire croustillante à me mettre sous la dent.

    Alors que je m’apprête à dégainer la carte bleue pour un new adult visiblement très chaud, une notification m’apprend que j’ai une nouvelle pote. Ma vie sociale dans ce bas monde laissant à désirer ces derniers temps, je me force toutefois à entretenir des échanges plus ou moins constructifs sur les réseaux. Pas besoin de maquillage et de sourire à toute épreuve, mes cernes et mon spleen me remercient. Sans réfléchir, je tape un message des plus banals et termine mon achat.

    Contre toute attente, la réponse ne tarde pas. J’entame donc une conversation avec une dépressive telle que moi en espérant qu’elle n’aggrave pas mon cas ou moi le sien. La discussion est plutôt fluide et portée sur notre passion commune : les amourettes de lesbiennes. J’en tire quelques recommandations, cette femme doit passer ses nuits les yeux rivés sur sa tablette. Sa préférence penche pour les cute romance, tandis que moi j’aime les scènes érotiques. Une romance sans sexe, c’est comme un repas sans dessert. Elle semble pourtant s’en amuser quand nous débattons du sujet.

    Le lendemain, je suis étonnée de voir que j’ai un message de sa part. Ses anxiolytiques ne la font pas dormir à en croire l’heure à laquelle elle l’a envoyé. Moi, c’est l’inverse, je suis dans un état de fatigue permanent. Tellement que je peine à quitter mon lit pour mon boulot de réceptionniste dans un grand hôtel. Les soirées là-bas sont interminables et souvent — et heureusement — très ennuyeuses.

    Son avis est dithyrambique, sa dernière guimauve retraçant un coming out des plus mignons anéantira mes idées préconçues sur l’amour platonique. Le mien a été catastrophique, certainement un signe précurseur de la vie sentimentale désastreuse qui serait mienne. Signe que j’ai décidé de balayer de revers de langue depuis. Aussi pourries que furent mes relations, rien ne peut égaler le corps brûlant d’une femme à mes yeux.

    Je me surprends à la télécharger — la guimauve — et à abandonner mon histoire torride pour pouvoir en parler avec elle. Je n’ai tristement aucune volonté face à la gent féminine, mais c’est surtout son engouement qui m’a convaincue de ne pas la décevoir. J’entame donc cette œuvre magistrale sur mon ordinateur de service quand le hall se vide, tout en la commentant sur mon smartphone à la principale intéressée. J’avoue que le temps passe beaucoup plus rapidement en sa compagnie, somme toute agréable.

    Je la termine pendant ma journée de repos, affalée dans le canapé que j’ai récupéré chez mes parents, mon ex étant partie avec les meubles. L’espace inoccupé a vite laissé la place à un bordel qui me rassure, mais qui ne me permet pas de recevoir. Depuis la rupture, il y a deux mois, je n’ai fréquenté personne. Preuve en est mon épilation interrompue et par conséquent, cette nature qui reprend ses droits entre mes cuisses. Si je continue comme ça, c’est mon hymen qui va repousser et je n’ai même pas un jouet pour y remédier. Ils sont partis avec les meubles. Qui fait ça franchement ? Il faut être insensible pour faire montre de si peu de pitié.

    Une fois terminée, je me dépêche d’imposer la prochaine lecture. Sans doute par peur de me retrouver à nouveau coincée dans le monde des bisounours, mais aussi par envie de reprendre cette intrigue bouillante que j’ai dû lâcher. Docilement, ma nouvelle partenaire ne rechigne pas comme je m’y attendais — plutôt fair-play. C’est ainsi qu’après un repas sommairement avalé et une douche salvatrice, je la débute une seconde fois pour l’accompagner. Je m’amuse sans conteste de chacune de ses réflexions sur les protagonistes qui sont souvent justes, d’ailleurs, ou touchantes.

    Quand, par la force des choses, l’autrice nous fait partager une scène des plus chaudes dans un hall d’immeuble, je me sens gênée. Découvrir ce passage avec quelqu’un que je connais à peine — pas du tout même — me semble à la fois irréaliste, mais aussi très érotique. Je fixe mon écran dans l’attente des trois petits points qui annoncent une intervention de sa part. Quelques minutes s’écoulent, quelques minutes où je m’inquiète de sa réaction. Je retiens mon souffle lorsqu’ils dansent enfin sous mon regard.

    « C’est vraiment comme ça entre deux femmes ? »

    J’espère subitement qu’elle est majeure.

    « Tu ne sais pas ? »

    « Je n’ai jamais couché avec une femme. Je suis hétéro »

    Quelle gênance… À cet instant, je me rends d’autant plus compte que je ne sais rien sur elle. Pourquoi une hétéro lirait-elle du F/F ? Parce que c’est son droit. Je me fustige d’être aussi étroite d’esprit et réponds simplement.

    « Ça peut l’être… »

    « Ça te dérange ? »

    « Non. Disons que ça m’intrigue… »

    « Je suis déçue des hommes, enfin du mien »

    « Je suis déçue des femmes, je ne lis pas du M/M pour autant »

    « Tu veux bien me garder comme co-lectrice tout de même ? »

    « J’ai le choix ? On a commencé, on finit ensemble »

    « Ça me va »

    « Plus de surprises ? Rassure-moi, tu es majeure au moins ? »

    « Oui lol. J’ai 29 ans et je m’appelle Estelle. J’habite Nantes »

    « Enchantée. Moi, c’est Romane. 32 ans. Paris »

    Une question en amenant une autre, nous discutons pendant près de deux heures. Elle est infirmière libérale, j’évite les blagues salaces déplacées. Elle me raconte sa vie de femme bafouée après à peine trois ans de mariage et moi, les coups tordus de mon ex que je n’ai même pas su quitter. Au moins, je suis libre. Estelle, elle, est toujours coincée avec son époux infidèle. Nous bougonnons à l’unisson et nous convainquons mutuellement que nous valons mieux qu’eux. Encore un peu et j’aurais sorti la bouteille de vodka qui doit traîner sous un tas de fringues. Ça me fait du bien d’être comprise. Je la laisse avec le cœur moins lourd.

    Toute la journée, elle m’envoie des nouvelles. Des petits riens qui me donnent le sourire. Je m’habitue à sa présence ponctuelle, mais régulière. Je profite de mes pauses pour explorer son profil, je ne peux pas m’en empêcher et j’imagine qu’elle en fait de même. Je suis surprise par sa beauté, elle est purement magnifique. Magnifique et hétéro. Mais peu importe, des photos d’elle en legging moulant pendant une course d’octobre rose retiennent toute mon attention. Elle est foutue comme une déesse. Son mari est fou, je ne vois que ça. Ses cheveux blonds sont remontés en queue de cheval pour l’occasion, ses yeux pétillent en présence de — je suppose — ses collègues, son sourire est éblouissant et son cul… J’en fais une capture d’écran.

    Nous nous donnons rendez-vous le soir même pour continuer à vivre les aventures ardentes de nos deux héroïnes qui font grimper la température au fil des chapitres et baisser la fréquence de ses commentaires. Dans des positions des plus explicites, elles s’adonnent corps et âme à leurs envies les plus primaires. Et moi, j’ai chaud.

    « Elles me donnent chaud »

    Je ne suis pas la seule apparemment…

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