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Troisième mini-romance érotique de la série She Time chez Crush éditions.

Lorsque Morgane, escorte pour l’agence Elles, se rend compte qu’une erreur a été commise et que son client est UNE cliente, il est déjà trop tard. Impossible de faire marche arrière devant la douce et touchante Alex qui a pris ce rendez-vous pour les apparences. Alors que tout sépare ces deux femmes, elles ne parviendront jamais à s’éloigner bien longtemps l’une de l’autre.

She Time n°03

2,69 €Prix
  • Saphine, 2023

    Collection : Pulp (FxF) 🫦

    Sous-genre : nouvelle, romance érotique

    Format : ebook, ePub

    Nombre de mots : 17 515

    Niveau d'érotisme : hot 🔥 - adult only

    Univers : escorting

    Tags : escorte - hôtel - école privée - sex at work - jeu de rôle - dirty talk

     

  • La meilleure façon de me définir serait de dire que je suis organisée, précise et efficace. J’aime l’ordre et le contrôle. Je contrôle tout : mon temps et ma vie qui cohabitent dans un agenda bien rempli où rien ne déborde. Je suis toujours à l’heure et où je dois être. Mes journées sont rythmées par les séances de sport, les soins esthétiques et le shopping. Mes soirées sont consacrées à mes clients. Je travaille dans une agence d’escorting haut de gamme sur Paris, Elles, et ce, depuis mes années universitaires. Au début, dans le but de les financer, mais je me suis rapidement rendu compte que j’étais douée. Plus que ça même, j’excelle. J’ai cette capacité à anticiper les choses ou les désirs des gens, une mémoire infaillible, une conversation éclectique et une plastique plus qu’avantageuse. Grâce à ma réputation et à mes compétences, je peux dire sans trop me vanter que je suis une des valeurs sures de l’agence. Ce qui rend dingues les hommes — et je l’ai compris assez vite — c’est qu’ils ne peuvent pas m’avoir, mon corps tout au plus, mais jamais mon cœur et j’en joue. Autant vous dire que mes soirées sont bookées des mois à l’avance. J’ai un confort de vie plus qu’appréciable et je ne vais pas mentir, je n’ai aucune excuse — ni enfant à nourrir ni mère malade — qui pourrait soulager ma mauvaise conscience, je n’en ai pas. La vérité brute est que je n’éprouve aucun scrupule à faire ce métier. C’est juste mon métier et je le fais bien. Pour faciliter les choses, je n’ai pas de famille à qui me justifier. Côté cœur, c’est pareil. Je ne vois aucun intérêt à être en couple, je n’en ai pas envie d’ailleurs. C’est simple, je suis la plupart du temps dépourvue de sentiments. En gros, j’ai seulement à être belle, écouter ces messieurs parler d’eux-mêmes et acquiescer avec un sourire à faire fondre un iceberg, ce qui me convient très bien.

    Ce soir, je suis quelque peu contrariée. Albane, notre assistante — organisatrice des rendez-vous pour les filles de l’agence — m’a confié cette mission pour le jour même en sachant très bien que je n’avais pas prévu de travailler. Pour couronner le tout, ce n’est en aucun cas un de mes habitués. Je pars à l’aveugle pour une rencontre au Grand Hôtel de la Rive, sans même un diner ou autres préambules d’usage dans notre milieu. Je ne manquerai pas de régler ça avec elle demain. Pour l’heure, il est temps pour moi de quitter la voiture avec chauffeur dans laquelle je me trouve et de rejoindre la chambre 310, une suite. Je traverse le hall avec élégance, en n’omettant pas de saluer Romane — réceptionniste et amie — au passage. Elle me sourit gentiment avant de plonger de nouveau le nez dans son écran. J’ai souvent eu affaire à elle pour assouvir les demandes spéciales de mes hôtes fortunés. Sa façon de gérer les caprices et les extravagances, sans jamais sourciller, me fascine. Elle est sure et discrète, j’apprécie. Bien évidemment, tout le personnel sait qui nous sommes et ce que nous faisons. Il ne s’en soucie guère, seuls leur standing et la satisfaction de leur clientèle comptent. Souvent le matin, à la fin de notre « service », nous nous rejoignons pour petit-déjeuner.

    J’inspecte une dernière fois ma tenue dans le miroir de l’ascenseur. C’est parfait. Ne connaissant pas les gouts de mon rendez-vous mystère, j’ai opté pour une robe noire et sexy, sans être démesurée. Mon carré plongeant brun est coupé avec une précision chirurgicale et mon maquillage, discret. J’espère qu’Albane a au moins procédé aux vérifications nécessaires pour m’éviter tout désagrément. Il n’est pas commun pour nous de nous enfermer avec le premier venu. Nous sommes toutes équipées d’un bracelet avec alarme et je ne me fais pas d’illusions sur ce qui m’attend, mais je déteste les surprises. Je gomme les traits d’agacement sur mon visage pour prendre un air détendu, voire désinvolte. J’arpente le couloir sans chercher jusqu’à la porte qui m’intéresse. J’y donne deux coups légers et patiente le temps que l’on m’indique d’entrer. À mon grand étonnement, c’est une femme qui m’ouvre. 

    J’analyse rapidement la situation. Elle est âgée d’une trentaine d’années, à peine. Elle porte un jean moulant qui met en valeur ses jambes longilignes. Une chemise blanche, un blaser, des lunettes qui lui prennent la moitié du visage et des sneakers terminent son look parfaitement parisien. Elle n’est pas habillée pour un rendez-vous sexy ni même comme les clients riches que j’ai l’habitude de satisfaire. Ses cheveux longs et blonds tiennent dans un chignon fait à la va-vite duquel des mèches s’échappent pour retomber sur ses épaules. Une journaliste ? Ce serait bien ma veine. Non… La peau albâtre de ses joues est légèrement teintée d’un mélange de timidité et de gêne, pourtant elle ne semble pas étonnée de me trouver devant elle. Je ne me suis pas trompée de chambre.

    — Morgane ?

    Voilà qui confirme mes déductions. J’exhibe un sourire charmeur sans me départir de mon flegme.

    — Oui, bonjour.

    C’est quoi ce bordel, Albane ? Je ne fais pas dans les plans à trois ni dans le saphique d’ailleurs.

    — Entrez…

    Je m’exécute. L’odeur discrète de son parfum, doux et fleuri, me déstabilise. Rien à voir avec les fragrances puissantes de mâles dont je suis coutumière. En pénétrant dans le salon, je cherche une tierce personne. La pièce est vide. Aucun bruit ne provient de la chambre ouverte où trône un lit parfaitement fait. Je suis alors bien obligée de constater que mon client de ce soir est UNE cliente, une erreur a été commise. J’hésite à rétablir la vérité et mettre fin à cette situation délicate et déplaisante. Je m’abstiens. Ça ne va pas le faire pour l’image de l’agence, les prestations sont payées d’avance et très bien payées. Nous délivrons un service d’une qualité irréprochable pour ça. Sans rien laisser paraitre, je fulmine. Albane va m’entendre.

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